Les stéréotypes racistes, homophobes et antisémites n’ont pas régressé, selon un sondage réalisé par Harris Interactive pour l’Union des Étudiants Juifs de France (UEJF) et SOS Racisme. Publiée le 23 mai dernier, cette enquête*, réalisée pour sa troisième vague annuelle (voir sur Infos-discriminations.fr : Persistance des préjugés racistes dans l’opinion, selon deux sondages), indique que, sil leur est demandé de s’auto évaluer, 13 % des Français se déclarent plutôt ou un peu racistes (contre 15 % en 2010 et 14 % en 2009), 8 % plutôt ou un peu homophobes (contre 6 % en 2010 et 10 % en 2009) et 6 % plutôt ou un peu antisémites (contre 4 % en 2010 et 8 % en 2009).
Plusieurs affirmations stéréotypées ont également été testées :
- 47 % des personnes interrogées sont d’accord avec l’opinion selon laquelle « les étrangers savent mieux profiter du système de protection sociale que les autres » (contre 49 % en 2010 et 48 % en 2009)
- 35 % jugée fondée l’opinion selon laquelle « les juifs ont plus d’influence que les autres dans les finances et les médias » (2010 : 30 % ; 2009 : 38 %)- 34 % estiment que « les Roms sont plus souvent voleurs que les autres » (question non posée les années précédentes)
- 32 % pensent que « les noirs sont plus forts physiquement que les autres » (2010 : 28 % ; 2009 : 24 %)
- 25 % pensent que « les arabes sont plus souvent délinquants que les autres » (2010 : 28 %)
- 8 % pensent que « les homosexuels sont plus obsédés par le sexe que les autres » (2010 : 12 % ; 2009 : 8 %).
Harris Interactive a aussi posé quelques questions sur la place des préjugés dans les médias, pour relever que « les Français sont très partagés sur la question de la visibilité médiatique de personnes tenant des propos critiques à l’égard des noirs, des arabes ou des homosexuels : 36 % estiment qu’ils sont trop présents dans les médias, 23 % qu’ils ne sont pas assez présents dans les médias, et 37 % qu’ils ne sont ni trop, ni pas assez présents dans les médias. »
Enfin confrontés à un préjugé raciste tenu par un membre de leur entourage, « 59 % affirment reprendre la personne pour la contredire (-6 points par rapport à 2010), pour 40 % indiquant ne rien dire, car jugeant inutile d’engager le débat sur ce thème (+8 points par rapport à 2010) ». Les plus jeunes seraient les plus prompts à réagir.
*réalisée auprès de 1005 individus, représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région d’habitation de l’interviewé-e)